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Petit historique de la Conf'48 !

C'est en 1987, avec la création de la Confédération paysanne, comme syndicat agricole à vocation générale, que s'affirme clairement le double projet syndical.

La défense des travailleurs de la terre (question sociale)

L'affirmation d'une alternative au productivisme à travers le projet d'une Agriculture paysanne.

Ainsi dès sa naissance, la Conf' se définit et se positionne par rapport aux autres organisations professionnelles en assumant deux ruptures :

Les intérêts des petits et moyens paysans ne sont pas les mêmes que ceux des gros agriculteurs et des organisations économiques du secteur agroalimentaire ;

Il n'y a pas de projet unique pour l'agriculture et ses paysans. L'alternative existe : c'est l'Agriculture paysanne.

La Conf' propose une alternative cohérente et globale qui suppose, du global au local (et inversement), une réorientation profonde de la politique agricole et des pratiques professionnelles.
 
La naissance de la Conf' Lozère est un condensé de l'histoire de la Conf'.

Dans ce département aux groupes sociaux très divers, l' alternative au monopole syndical de la FDSEA* se construit en parallèle : 

Dans les Cévennes et sur le Méjean avec des associations paysannes et syndicales indépendantes, dont le Modef* ;

Côté Margeride, vallée du Lot et Sauveterre avec un groupe de dissidents  du CNJA* et l'appui du MRJC.

Ce sont ces groupes et d'autres qui se sont présentés aux élections aux chambres d'agriculture de 1983 et 1988 avec la famille Morand et Jean-Pierre André.

En 1993, c'est la rencontre entre un paysan venu des Pyrénées-Orientales – René Riesel, et une néo-rurale – Chantal Jacovetti,tous deux en lien avec les deux groupes existants en Lozère, qui va permettre de mettre sur les rails la création de la Confédération paysanne de Lozère, en vue des élections chambre de 1995.

La Conf' arrive donc dans les institutions du département et avec elle un souffle nouveau qui permet de faire une place aux installations atypiques, de considérer les très nombreux cotisants solidaires, de faire avancer la reconnaissance des productions fermières, ou encore de se battre pour l'accès au foncier, particulièrement avec la question des sectionnaux.

Les années 2000 sont celles de l'action altermondialiste, très présente chez les voisins Aveyronnais, et de la construction de la Confédération paysanne du Languedoc-Roussillon. Le démontage du MacDo de Millau en 1999 marque un moment très fort pour la Conf' Lozère qui organise des manifestations de soutien aux 11 interpellés. Mais c'est aussi le temps de la rupture entre José Bové et René Riesel qui portent un regard opposé sur la médiatisation.

Parallèlement, l'année 2000 est l'année des élections professionnelles agricoles. La Conf' obtient 25%, son meilleur score depuis sa naissance. Elle décide donc d'embaucher un animateur, tout comme l'Alodear qui avait été créée en 1998.

En 2001 la question foncière mobilise, c'est la lutte pour une répartition juste des biens de sections de Nasbinals sur l'Aubrac. Après l'occupation de la Mairie, le combat durera plusieurs années et le tribunal donnera raison à la Conf' Lozère.

Depuis et jusqu'à aujourd'hui la question de l'accès au foncier et de l'installation ont été au cœur des préoccupations des paysans, tout en épousant les grandes luttes, comme celle contre les OGM.

Les fondations de la Conf Lozère sont posées : installation et foncier, avec comme fil conducteur l'Agriculture paysanne, sont les piliers principaux de l'action départementale. 

La Conf' 48 défend les Petites fermes. Elle participe en 2003 à une expérimentation nationale et contribue à la création du Contrat Territorial d'Exploitation (CTE*) en faveur des Petites fermes. Une définition de celle-ci est validée dans la foulée par le ministère de l'Agriculture.

À l'opposé, la Conf' 48 dénonce la PAC* qui concentre les aides sur les plus grosses exploitations et qui pousse à l'agrandissement.

La défense de tous les paysans est aussi centrale. La Conf' a été le seul syndicat à dénoncer la fin des quotas laitiers alors que la crise du lait (de vache) sévissait et que la contractualisation nous était présentée comme la solution. Aujourd'hui plus de la moitié des élevages laitiers ont cessé leur activité. L'arrêt de la transformation et le licenciement de 33 salariés de la laitierie du Malzieu ont aussi été un coup dur pour les producteurs de lait. Un travail avait été initié pour éviter le pire et envisager un avenir meilleur au Malzieu mais rien n'a suivi ni sur le terrain ni politiquement. 

La Lozère département de prédilection pour l'élevage subit de plein fouet les politiques libérales : les filières lait et viande sont sous constante pression des industriels, de la distribution, des accords de libre-échange. 

Parallèlement à la défense des paysans qui travaillent en filière, la Conf' Lozère et l'Alodear ont toujours œuvré au développement des circuits courts. Le premier magasin de producteurs a vu le jour à Florac, le suivant à La Canourgue. La Conf' soutient la transformation à la ferme et dans des ateliers collectifs, elle bataille contre des normes absurdes pour les petits ateliers, contre la gestion des crises sanitaires toujours prétexte à éliminer des paysans.

Du côté des élections à la Chambre d'agriculture, la Conf' a vu son score diminuer à 19% en 2006. Malgré la déception et des moyens moindres qui conduisent à restreindre le nombre de salariés le travail continue, la Conf' 48 reste représentative et fait ses armes dans les différentes réunions et instances où elle siège. En 2013, nouvelle baisse à 13 %, en raison d'une campagne peu active mais surtout de la scission avec le Modef* qui ramène la Conf à la limite du seuil de représentativité. En 2019, le score remonte à 15.45% mais ne permet toujours pas d'avoir plus d'un siège à la Chambre d'agriculture. Deux sièges nous sont cependant attribués pour la CDOA* (comme en 2000).

NOUS CONTACTER Confédération paysanne de la Lozère