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COMMUNIQUE DE PRESSE
Visite du préfet sur une ferme pastorale de la Confédération Paysanne de Lozère
02.02.2023Jeudi 2 février 2023, suite à l'invitation du syndicat paysan, le préfet de Lozère Monsieur Castanet, accompagné du sous-préfet Monsieur Ursulet et de la directrice de la DDT Madame Delsol, se sont rendus sur la ferme de Siméon Lefebvre à Ventalon-en-Cévennes.
Le but étant de faire découvrir l'élevage pastoral (élevage à dominante d'alimentation sur des parcours naturels) à l'administration, et de faire part des inquiétudes des éleveurs sur plusieurs points.
Nouvelle réglementation sur le pâturage des landes et des châtaigneraies et chênaies :
Les élevages les plus pastoraux se voient amputés d'une partie de leurs primes du premier pilier de la PAC* à cause de l'apparition d'un critère de chargement (0,2 UGB*/ha) incohérent avec les pratiques en usage sur ces parcours maigres. Cette perte de financement fragilise ces fermes pourtant vertueuses et décourage l'utilisation et l'entretien de ces surfaces.
Malgré la démonstration de l'absurdité de cette règle, l'administration semble sourde à nos arguments, et se cache derrière l'Union européenne pour expliquer ce changement. La défense des systèmes les plus pâturants (résilients aux aléas climatiques, économes en énergies fossiles, riches en main d'œuvre, et entretenant l'espace) reste un combat à mener par la Confédération paysanne.
Programmation PAC* à venir : inquiétude quant au maintien du seuil dérogatoire ICHN*.
La Lozère bénéficie jusqu'à présent d'un seuil de chargement dérogatoire pour avoir droit à l'indemnité Compensatrice de Handicap Naturel. Ce seuil doit être préservé : il est en adéquation avec l'élevage pastoral de montagne, particulièrement en milieu méditerranéen. L'administration nous fait savoir qu'il ne sera pas remis en cause. Pour autant, nous restons vigilants, craignants une fragilisation supplémentaire des fermes extensives.
Plan loup :
À l'heure de signer le prochain arrêté Opeder classant les différentes communes de Lozère en cercle 1, 2 ou 3, nous exprimons une fois de plus la crainte d'avoir un zonage à minima, ne permettant pas assez l'anticipation des attaques sur les troupeaux. Cette vision restrictive du zonage est en partie la cause de l'impasse dans laquelle nombre d'éleveurs se retrouvent. Le loup s'est joué par le passé des frontières internationales… Il est logique qu'il se joue aussi des frontières communales ! Un zonage se limitant strictement aux communes avec présence permanente de loup présage une nouvelle hécatombe dans les troupeaux des communes limitrophes.
Monsieur Castanet nous dit avoir essayé d'élargir le zonage. Nous jugerons sur pièce lors de la parution de l'arrêté.
La rencontre a aussi été l'occasion d'aborder deux problématiques apicoles : Alors qu'ils sont une réponse efficace pour lutter contre le varroa (parasite de l'abeille), les acides organiques (acides oxalique, acide formique...) sont utilisés depuis de nombreuses années par les apiculteurs. Alors que certains nouveaux produits avec AMM* (Autorisation de Mise sur le Marché) ne sont pas toujours efficaces ou sont inadaptés à un usage professionnel, nous demandons une réglementation permettant l'usage de ces produits naturels sans AMM* pour le soin des ruches et la possibilité pour nos Associations de Développement de l'Apiculture(ADA) de continuer les expérimentations et la diffusion des résultats aux apiculteurs.
La saison de production approche, l'ONF* qui souhaitait modifier les conditions d'accès aux emplacements pour les apiculteurs et faire payer beaucoup plus cher les emplacements de ruchers en forêt domaniale, n'a toujours pas répondu à nos propositions. Les apiculteurs demandent à être reconnus de la même façon que les autres éleveurs, afin d'avoir de la visibilité sur les prix et des tarifs non-prohibitifs.
Réforme des retraites :
Ce communiqué de presse est l'occasion de répéter notre refus du projet de réforme des retraites, étant convaincus que le recul de l'âge de départ n'est pas le bon paramètre à utiliser, que les paysans sont usés bien avant 64 ans, et que les "améliorations sociales" mises en avant pour faire passer cette réforme sont des leurres.
En particulier, la promesse d'une retraite minimale à 1200€ ne concerne pas les nombreuses paysannes ayant été conjointes collaboratrices avant l'autorisation du GAEC entre époux.
Dans le monde agricole, l'enjeu actuel est de remplacer tous les paysans partant à la retraite (les objectifs actuels du gouvernement sont de remplacer un départ sur deux, et donc de faire disparaître une ferme sur deux lors du départ à la retraite), et non-pas de reculer l'age de ce départ.
Les porte-paroles
Siméon LEFEBVRE et Julien DELAGNES
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