COMMUNIQUE DE PRESSE
Partage de l'eau : La répression et les garde-à-vue sont inadmissibles
04.07.2023
La Confédération paysanne et de nombreuses autres organisations syndicales,
associatives, sociales et écologistes ont appelé à manifester à Sainte-Soline
pour la préservation et le partage équitable de l'eau. La participation à
l'organisation de ces rassemblements collectifs est aujourd'hui le motif de la
mise en garde-à-vue de 2 paysans du fait de leur statut de porte-parole du
syndicat (Nicolas Girod, ancien porte-parole national, et Benoît Jaunet, porte-
parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres) ainsi que d'autres
militants dont Julien Le Guet, pote-parole du collectif citoyen Bassines Non
Merci. La Confédération paysanne dénonce ces manoeuvres d'intimidation et
de répression scandaleuses.
Celles et ceux qui devraient aujourd'hui rendre des comptes, ce sont les
responsables qui ont ordonné de tirer de manière indiscriminée plus de 5000
grenades en deux heures sur les manifestant.es, engendrant de nombreux
blessés graves. Les experts de l'ONU* et observateurs de la Ligue des Droits de
l'Homme ont dénoncé ces agissements.
Celles et ceux qui devraient aujourd'hui rendre des comptes, ce sont les
responsables qui permettent la confiscation de l'eau pour les intérêts de
quelques uns, faisant fi de la situation climatique, de la sécheresse, du droit et
de l'intérêt général dans la gestion de l'eau partout en France.
Les manifestations contre le chantier de Sainte-Soline ont été massives et ont
rassemblé des milliers de personnes. En tant que syndicat paysan, nous nous
opposons aux méga-bassines qui engendrent le détournement de l'eau au
profit de quelques-uns et entérinent un partage inéquitable de l'eau au sein du
monde agricole. Cette lutte pour un partage de l'eau – plafonner et prioriser
pour mieux répartir - nous l'assumons à visage découvert. Notre liberté
syndicale et notre droit de manifester sont continuellement bafoués par les
autorités publiques qui refusent l'ouverture d'un dialogue serein et constructif
pour une redéfinition démocratique de la gestion de l'eau.
La gestion des communs que sont l'eau et la terre est un enjeu colossal pour
l'avenir et pour l'agriculture. Le modèle agro-industriel prend au piège des
paysans et paysannes et des territoires via un système dévastateur et ces
projets de méga-bassines qui confisquent l'eau participent à le perpétuer. C'est notre tâche de syndicalistes que de défendre les paysan.nes et de leur
proposer une autre issue par un changement de modèle agricole que le
dérèglement climatique appelle.
Museler les mouvements sociaux et écologiques, dissoudre les Soulèvements
de la Terre, intimider les responsables syndicaux et associatifs, cette stratégie
inique du gouvernement ne nous empêchera pas de poursuivre, dans l'intérêt
des paysan.nes et de la société toute entière, la lutte pour un modèle agricole
et alimentaire qui préserve et partage l'eau.
Nous exigeons la libération de tous nos camarades.
Nous exigeons le respect de nos droits fondamentaux et de notre liberté
d'expression et manifestation.
Nous exigeons la préservation et le partage de l'eau.
Contacts des Porte Parole
Siméon LEFEBVRE : 06 44 82 78 24
Julien DELAGNES : 04 66 32 05 66
Contacts :