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GRIPPE AVIAIRE
28.02.2022

Elevages avicoles : des normes absurdes !!

25.02.2022 -
Vendredi 25 février, nous étions au Gaec* de la Ferme du Resses, à Vébron pour parler de la crise du plein air dans le secteur avicole.
 
Grand soleil et vent froid nous ont cueilli au bâtiment des Galtier, où Aurélien Galtier, éleveur de brebis et de volailles de chair, a reçu les paysan.nes et ami.es de la Conf'48, ainsi que des éleveurs non adhérents venus témoigner de leur situation.
 
Sympathisants non adhérents, les Galtier ont eu l'ouverture d'esprit d'accueillir un évènement Salon à la Ferme de la Conf' pour parler d'une thématique qui les touche de plein fouet et devrait rassembler par delà les clivages syndicaux : la crise de la grippe aviaire.
 
Après une brève visite des bâtiments, lors de laquelle nous sommes sagement restés à l'extérieur et les poulets à l'intérieur, nous avons partagé un repas très très local, puisque tous les produits venaient de la vallée !
 
Roxanne Mitralias, salariée de la Confédération Paysanne pour la commission biosécurité est intervenue à plusieurs reprises pour préciser des points techniques sur la situation actuelle, que l'on pourrait qualifier d'ubuesque.
 
En effet, le 26 novembre dernier, le premier cas de grippe aviaire sur un élevage professionnel a été confirmé en France. Très étonnamment, dans son communiqué de presse, le ministère de l'agriculture n'indique pas que ce premier foyer concerne un élevage de 160 000 poules pondeuses en bâtiment, dans une zone dense en échanges professionnels avec la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas, déjà contaminés dans leurs élevages industriels.
 
160 000. En bâtiment. La faute aux conditions d'élevage? Nooon ! La faute à... l'avifaune sauvage !! Ben tiens...
 
Chez les Galtier, il y a environ 3000 poules par an. D'habitude, elles batifolent en extérieur, dans des parcours herbacés, protégées des rapaces par des fils de pêche tendus entre des piquets. Où que se porte le regard à 360 degré autour, il n'y a que de la montagne, le Causse, des champs... Pas d'élevage industriel à moins de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres, pas d'axe de transport majeur... Mais gare !!! L'avifaune sauvage guette... Et donc, les Galtier, comme tous les autres éleveurs de volailles de France, sont contraints d'enfermer leurs poulettes et autres pintades 9.5 mois par an... Le problème, c'est que les volailles, habituées à profiter de l'air libre, habituées à se gaver d'oligoéléments naturellement présents dans l'herbe et autres gourmandises comme les vers de terre et insectes divers... ces volailles deviennent stressées et agressives.

L'élevage plein air est un élevage extensif, qui fait le choix d'un produit savoureux, qui prend le temps de grandir, que l'on ne gave pas d'antibiotiques et d'hormones de croissance.
 
Aujourd'hui, la réglementation impose une quantité proprement aberrantes de normes, adaptées peut-être à des élevages en batterie - dont le nombre maximal de volailles n'est d'ailleurs limité par aucune loi - mais qui perdent tout leur sens face à des élevages paysans qui ont fait le choix de la qualité et du bien-être animal.

Encore plus dramatique, il n'y a pas que la santé des volailles qui en souffre. Les éleveurs avicoles lozériens - et français en général - sont aujourd'hui dans une souffrance absolument intolérable. Parmi ceux venus témoigner ce vendredi, larmes et fatigue nerveuse sont au rendez-vous. Certains ne dorment plus, d'autres songent à en finir, et pas qu'avec l'élevage.
 
Au total, ce sont 30% des éleveurs avicoles de France qui vont être amenés à fermer leur exploitation ou leur atelier volaille face à l'absurdité de ce qui leur est demandé... 
 
Une hécatombe, un véritable plan social, à l'heure où l'on entend parler à qui veut l'entendre de "circuit court", de "qualité", de "bien être animal", de "respect environnemental", de "relocalisation"... A l'image de l'ensemble des décisions prises ces dernières années par les ministères successifs, la situation actuelle illustre tristement bien la "Ferme France" et son cortège d'insanies, présentée comme l'avenir de l'agriculture française.
 

La Conf'48 a demandé à rencontrer la préfète pour évoquer cette situation absurde dans un département indemne depuis toujours du moindre cas de grippe aviaire... En pleine période électorale, espérons pouvoir encore se faire entendre...

 

Regardez le reportage réalisé par la web tv lozérienne Télédraille en cliquant sur la photo

NOUS CONTACTER Confédération paysanne de la Lozère